David Audibert

  Au collège j’aimais à dessiner des bonhommes et autres bestioles sur les tables des salles de classe. C’était quelque chose d’assez automatique, comme on fait des dessins en téléphonant. Petit à petit, les essais graphiques des uns et des autres venaient se superposer. D’un cours à l’autre on pouvait si on avait l’oeil, observer l’évolution de ce quelque chose, entre le  palimpseste et le cadavre exquis. Et puis un matin toutes les tables redevenaient blanches; le personnel d’entretient avait fait son travail.  Je crois que c’est à ce moment là que suis passé à la gravure à la pointe de compas. C’était plus risqué et moins visible, mais on pouvait observer qu’avec le temps les griffures en creux noircissaient, chargées des résidus invisibles du passage du temps.
 Après un bac  Arts plastiques, je me suis inscrit en fac (d’Arts plastiques aussi) à Aix en provence.  J’ai fini par passer le concours des beaux Arts de Montpellier où je suis ensuite resté cinq ans .  J’y ai obtenu un diplôme voire deux.  Il y avait un superbe atelier de gravure et sérigraphie mais pas grand monde pour le fréquenter. Il datait de l’ère pré-contemporaine. On croyait qui si on s’en approchait, on serait frappé par le mauvais œil.
  C’est aux Beaux Arts de Digne que loin des superstitions, je me suis véritablement formé à la gravure avec Maitre Daniel Rovaletto.
J’affectionne tout particulièrement la taille d’épargne, la gravure sur bois ou lino parce qu’elle renvoit à l’imagerie populaire, à l’illustration, aux livres, aux cartes à jouer, aux débuts de l’imprimerie, aux contes, aux cordels brésiliens, aux Lubok russe….
  J’aime aussi les autres procédés de la gravure , dans ce qu’ils ont de magique, alchimique,  indirect et expérimental, accidentel et parfois archaïque. Parce qu’ils permettent l’apparition des images et des imaginaires.
   J’ai voyagé environ deux ans en Amérique du Sud. Je pense que cette expérience a également marqué mon travail et mon imaginaire.
   J’ai  publié mes dessins dans plusieurs numéros de la  revue Los flamencos no comen.
  Et dans un livre, Les marionnettes du Rio Napo ne dansent pas le tango. Οι μαριονέτες του Ρίο Νάπο δεν χορεύουν τάνγκο
Il raconte l’histoire véridique, l’aventure trépidente d’une équipe de voyageurs inconscients qui remontèrent sur un rafiot, un affluent de l’amazone, le rio Napo. Celui-ci traverse une partie de la jungle péruvienne et de l’équateur. Je n’ai jamais lu le livre  car il est écrit en grec par un compagnon de voyage. J’en ai fait les dessins. D’ailleurs si vous lisez le grec je suis intéressé.
                                  
   Je prépare actuellement une exposition autour du mythique  Robinson Crusoe . Elle aura lieu à la Médiathèque  de Digne.

Mon site de vente en ligne : https://xylotrope.fr/

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